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Robert Pougheon intègre en 1907 l’École des beaux-arts de Paris où il bénéficie de l’enseignement de Fernand Cormon et de Jean-Paul Laurens (Albert Besnard et Paul Baudoüin figurent également parmi les maîtres de l’artiste sur certains livrets de Salon). Prix de Rome de peinture en 1914, il séjourne à la Villa Médicis à Rome de 1919 à 1923. Exposant dès son retour très régulièrement au Salon des Artistes français, Pougheon honore plusieurs commandes décoratives majeures dans les années 1930, notamment pour l’église parisienne du Saint-Esprit et pour l’Exposition Internationale des Arts et des Techniques de 1937. Professeur à l’École des beaux-arts et à l’Académie Julian, il dirige brièvement l’Académie de France à Rome sous l’Occupation et devient conservateur du musée Jacquemart-André après la Libération.
Artiste éclectique et dessinateur prolifique, Pougheon pratiqua aussi bien le paysage, le portrait, la nature morte que le grand décor, sacré ou profane, privé ou public, conçu comme le support privilégié de la peinture d’histoire dont il ambitionnait de poursuivre la tradition académique. Le peintre livra ainsi, outre des toiles et fresques monumentales et des cartons de tapisseries et vitraux, quelques modèles pour des billets de banque et des illustrations.
Fortement influencé par David, Ingres ou Puvis de Chavannes, mais aussi par les recherches cubistes, Pougheon fut identifié comme le représentant d’une veine maniériste de l’Art déco et rattaché au « groupe de Rome » réuni autour de la figure de Jean Dupas. Il développe néanmoins un style très personnel et aisément reconnaissable par son souci de la ligne et des volumes, par sa manière archaïsante de simplifier, voire de géométriser, les formes, par la fantaisie enfin de ses compositions, qui l’inscrit dans une filiation surréaliste.
Le musée des beaux-arts de Nancy conserve un ensemble très riche d’oeuvres de Pougheon offertes par Jacques Thuillier en 2000 tandis que d’autres oeuvres sont répertoriées dans les collections de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, du musée de l’Oise à Beauvais et du Musée national d’art moderne.
Emblématique du classicisme fantaisiste du peintre et de ce qui constitue un véritable topos dans son oeuvre (à savoir l’association ambivalente d’un cheval, symbole de force sexuelle, et d’une jeune fille, symbole de pureté virginale), la grande toile intitulée Le Serpent, exposée au Salon de la Société des artistes français en 1930, fut déposée à Roubaix dès 1990 par le musée national d’art moderne et s’est très vite imposée comme un élément incontournable des collections.
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