Le style troubadour
l'autre romantisme
Elsa Cau
Né au XVIIIe siècle, le Troubadour est un genre multiple. « Art du passé » qui se veut national, il exalte les valeurs françaises, mais mêle pourtant de nombreuses influences, à commencer par celles, extérieures, de l’Europe entière et tout particulièrement de l’Angleterre et de l’Allemagne.
Le genre Troubadour, attiré par le passé, célèbre les grandes figures historiques, de Jeanne d’Arc à Henri IV, d’Héloïse et Abélard aux chevaliers du Moyen Âge, mais cède aux techniques modernes, industrielles parfois, de son temps ; il se réconforte à la chaleur des temps anciens, mais les connait mal et mêle volontiers Moyen Âge et Renaissance, en exaltant à l’extrême les âmes romanesques. En architecture, dans le domaine des arts décoratifs, de la mode ou de la peinture, il séduit le bourgeois comme l’aristocrate. Mode légère à l’esprit Contre-Révolutionnaire à la fois nationale et internationale, elle se prend pourtant parfois très au sérieux, au point de devenir un véritable moyen de propagande artistique au service de la Restauration…
Esthétiquement, le genre Troubadour utilise des formes existantes auxquelles on appose un sujet, un décor neufs. Ainsi, une façade gothique sur un immeuble néoclassique, un décor moyenâgeux sur une paire de fauteuils, une pendule ou un objet dont seul le thème « innove ». Ces sujets, repris et appliqués aux arts décoratifs de la première moitié du XIXe siècle, sont largement véhiculés et démocratisés par la gravure, elle-même copiée de la peinture.
Cet ouvrage propose une définition des arts décoratifs du style Troubadour, qui n’avaient jusqu’ici pas été étudiés dans leur ensemble.
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